Exposition passée  01.01 – 30.04.2022

Actualités des présentations d’œuvres en musées hiver 2021 – printemps 2022

Depuis le 1er août 2021, le musée national d’art moderne a dévoilé au sein du Centre Georges Pompidou la nouvelle présentation de ses collections modernes permanentes jusqu’au 31 décembre 2022.

La salle 26 intitulée « Geste et matière » montre le renouveau de la peinture à Paris au sortir de la Seconde Guerre mondiale. « Cet art autre, qualifié d’informel ou de lyrique, fait la part belle au travail de la matière et à l’expressivité du geste. »

Certains peintres réinventent la peinture en accentuant et en travaillant la matérialité de leurs œuvres par des empâtements, des amas, des griffures. C’est le cas de Jean Dubuffet (Michel Tapié soleil, 1946 ; achat 1992), de Jean Fautrier (L’Ecorché, 1944 ; dation 1997 et Femme douce, 1946 ; achat 1982), de Wols (Il me regarde, 1940/1951 ; dation 2011 et Aile de papillon, 1947 ; don 1979) ou Christo (Cratère, 1960, don de l’artiste 2020).

D’autres comme Francis Bacon (Van Gogh in a landscape, 1957; achat 1982) restent fidèles à une figuration pleine de liberté, force et de contrastes. Zao Wou-Ki quant à lui explore un chemin très personnel : les signes chinois qu’il avait incorporés à ses peintures se sont transformés en mouvements colorés, créant une abstraction vibrante rythmée et nerveuse (18.10.59 – 15.02.60, 1959-1960 ; achat 1960)

Plusieurs sculptures de Germaine Richier, qui fut proche ces peintres – tout spécialement de Zao Wou-Ki avec lequel elle collabora pour une sculpture peinte) – ponctuent la salle : la force et la matérialité de L’Orage, 1947-1948 (achat 1949) et de l’Ouragane, 1948-1949 (achat 1957) forment un écho parfait au tumulte et à la sensibilité des peintures de cette époque novatrice.

Paris, musée national d’art moderne, salle 26, Zao Wou-Ki et Germaine Richier (droits réservés)

Paris, musée national d’art moderne, salle 26, Germaine Richier, Jean Fautrier, Francis Bacon et Zao Wou-Ki (droits réservés)

Le nouveau parcours des collections permanentes du musée Cernuschi à Paris, voulu par son directeur Éric Lefebvre en 2020, met toujours en valeur la richesse des collections chinoises et japonaises, mais également vietnamiennes et coréennes. On peut ainsi voir au sein des salles des bronzes chinois antiques, les œuvres collectionnées par Zao Wou-Ki et données par son épouse Françoise Marquet-Zao en 2016.

Une vitrine des salles contemporaines met en valeur une autre partie des donations. Elle regroupe cinq rares céramiques créées par l’artiste vers 1954 : quatre bols et un plat aux teintes bleutées, décorés de motifs dérivés des signes archaïques chinois. Cette sélection est complétée par une porcelaine, pièce unique peinte par l’artiste à la manufacture nationale de Sèvres en 2007, en utilisant le célèbre bleu de Sèvres, sur un vase Gauvenet, une forme issue du répertoire ancien de la manufacture.

Paris, Musée Cernuschi, Céramiques de Zao Wou-Ki (Droits réservés)

Le musée d’art moderne de Paris (ex. MAMVP) a dévoilé depuis le 1er janvier 2022 la nouvelle présentation de ses collections permanentes. La salle 9 expose le grand tableau de Zao Wou-Ki 06.01.68 (260 x 200 cm, achat du musée en 1971).

Cette salle regroupe également des œuvres d’amis proches de Zao Wou-Ki comme T 1946-16 de Hans Hartung (huile sur toile, 1946, 145 x 96 cm, legs du Dr Girardin en 1953) et Propositions contestées de Maria Helena Vieira da Silva (huile sur toile, 1966, 73 x 116 cm, achat à l’artiste en 1968) ou d’artistes liés à l’art abstrait de la seconde moitié du XXème siècle comme Composition 228 de Chu Teh-Chun (huile sur toile, 1966, 195 x 130 cm, achat à l’artiste au Salon des réalités nouvelles en 1967) et ETC IV, 30.3.1967 de Jean Degottex (encre de Chine sur toile, 1967, 213 x 129 cm, achat en 1999).

Paris, Musée d’art moderne. Salle 9, Zao Wou-Ki, Jean Degottex. Photo Marianne Sarkari (Droits réservés)

Le musée d’art, Histoire et Archéologie d’Evreux en Normandie expose dans la salle 8 du deuxième étage son fonds conséquent de tableaux abstraits de la seconde moitié du XXème siècle. 

Voisinant avec les œuvres de ses amis Joan Mitchell, Hans Hartung, Pierre Soulages ou Simon Hantaï, le tableau de Zao Wou-Ki 15.12.61 (200 x 180 cm, dépôt du musée national d’art moderne depuis 1991) a retrouvé les cimaises du musée normand après sa présentation dans l’exposition monographique du musée d’art moderne de la Ville de Paris, Zao Wou-Ki. L’Espace est silence en 2018-2019.

Zao Wou-Ki. 15.12.61 (200 x 180) (musée d’Art, Histoire et Achéologie, Evreux). Droits réservés

Enfin, l’Artizon Museum de Tokyo (ancien Bridgestone Museum of Art) continue d’explorer les formidables collections de la Fondation Ishibashi avec leur nouvelle exposition temporaire, Chasing the Horizon: 1952-2022 Ancient, Impressionist, and Contemporary Art, présentée du 29 janvier au 10 avril 2022.

Après une rénovation totale du musée qui a duré cinq années, incluant la reconstruction complète du bâtiment lui-même, l’Artizon Museum met en valeur les collections modernes occidentales et japonaises léguées par Shojiro Ishibashi (1889-1976), complétées par la suite avec la collection d’art antique et d’art abstrait de son fils Kan’ichiro Ishibashi (1920-1997), donnée par ses héritiers en 1998.

Cette exposition présente ainsi 170 œuvres qui témoignent de l’enrichissement des collections du musée, depuis la fondation du Bridgestone Museum of Art par Shojiro Ishibashi en 1952 jusqu’aux acquisitions d’art contemporain les plus récentes.

Un ensemble d’œuvres de Zao Wou-Ki et de documents évoque les liens particuliers de l’artiste avec la famille Ishibashi, depuis sa visite à Tokyo avec Pierre Soulages en 1958 jusqu’à la dernière exposition monographique que le musée lui a consacré en 2004-2005. Parmi ces œuvres, la grande encre de Chine de 1982 de plus de 3,7 m. de long est présentée pour la première fois depuis 14 ans.

Zao Wou-Ki. Encre de Chine, 1982 (145,5 x 372,5), Tokyo, Artizon Museum (Droits réservés)

Zao Wou-Ki. 07.06.85 (115 x 195 cm), Tokyo, Artizon Museum (Droits réservés)