
Vue de l’exposition, droits réservés
Exposition en cours 06.04.2025 – 11.01.2026
« Zao Wou-Ki. Un giardino di segni », Museo Casorella, Locarno.
Le Musée Casorella, à Locarno, présente jusqu’en janvier 2026 l’exposition monographique Zao Wou-Ki. Un giardino di segni [Un jardin de signes]. Sous la direction artistique de Veronica Provenzale, historienne de l’art et archéologue, l’exposition met en lumière l’important ensemble d’œuvres de l’artiste Zao Wou-Ki, qui fait partie du legs du célèbre éditeur suisse Nesto Jacometti (1898-1973) à sa ville natale.

Sans titre (Paysage de rêve), 1950, huile sur toile, 61 x 50 cm, Museo Casa Rusca, Lascito Nesto Jacometti, Locarno, Suisse. Droits réservés
Composée de onze peintures, trente-quatre œuvres sur papier et plus d’une centaine de gravures, la collection de la Ville de Locarno est la principale collection publique suisse d’œuvres de Zao Wou-Ki, ainsi qu’une des premières à avoir été constituées en Europe.
Nesto Jacometti et Zao Wou-Ki se rencontrent à Paris, deux ans après l’arrivée de ce dernier dans la capitale française en 1948.
En 1950, la Guilde Internationale de la Gravure, fondée par Pierre Cailler et Nesto Jacometti à Genève, ouvre une succursale à Paris. De nombreux artistes de la Guilde sont des artistes amis de Zao Wou-Ki. Ce dernier signe un contrat de collaboration avec la Guilde en septembre 1950. C’est à ce moment-là, sans doute dans le vif du travail en atelier, que Zao Wou-Ki et Nesto Jacometti se rencontrent pour la première fois en entamant une collaboration d’environ quinze ans.
À partir de 1952, Zao Wou-Ki s’engage dans l’aventure de L’Œuvre gravée, nouvelle société fondée par Jacometti. Basée à Zurich et à Paris, L’Œuvre gravée collabore avec des artistes tels quels Jean Dubuffet, Hans Hartung, Johnny Friedlaender, Antoni Clavé, Zoran Music, Kumi Sugaï, entre autres …

Dans l’atelier Desjobert à Paris au début des années 1950 : Johnny Friedlaender, Massimo Campigli, Zao Wou-Ki, Edmond Desjobert, Antoni Clavé et Nesto Jacometti. Droits réservés
La correspondance de cette période entre Zao Wou-Ki et Nesto Jacometti témoigne d’une vraie complicité et amitié, qui n’exclut pas quelques divergences sur le nombre des tirages ou des choix esthétiques.
Le rôle de Nesto Jacometti dans la diffusion et dans la connaissance de l’œuvre de Zao Wou-Ki est indéniable : de nombreuses expositions sont organisées par l’éditeur suisse pour son ami. À cette époque, Jacometti est aussi l’un de ses principaux collectionneurs des œuvres de Zao Wou-Ki.
La collection Zao Wou-Ki de la Ville de Locarno, donnée par Nesto Jacometti à sa ville natale en 1974, comprend de nombreuses œuvres (estampes, peintures, aquarelles) créées par l’artiste entre 1949 et 1965.
À partir de 1965, Zao Wou-Ki et Nesto Jacometti décident de cesser leur collaboration, se promettant de rester amis. À la fin des années 1960, bien qu’ils s’écrivent moins souvent qu’auparavant, leurs lettres témoignent encore d’une affection profonde et durable.

02.01.63, 1963, huile sur toile, 81 x 65 cm, Museo Casa Rusca, Lascito Nesto Jacometti, Locarno, Suisse. Droits réservés
Dédicacée au revers « À mon ami Nesto »
Douze ans après la rétrospective de 2013 à la Casa Rusca de Locarno, la première suivant la mort de l’artiste, le Museo Casorella consacre cette nouvelle exposition personnelle à Zao Wou-Ki. Rassemblant des gravures, des aquarelles et des peintures à l’huile, toutes issues du legs Jacometti, Un giardino di segni se propose de mettre en lumière un passage crucial dans la carrière artistique du peintre, lorsque, inspiré par l’art de Paul Klee, il est confronté à une autre manière de peindre, qui le conduira vers l’abstraction à partir de 1953.

