Petite effervescence à la manufacture Pinton à Felletin (sud de la Creuse) ce 4 février, pour la tombée de métier d’une tapisserie inspirée d’une peinture de l’artiste franco-chinois Zao Wou-Ki, « Le vent pousse la mer ». Une tapisserie commandée par une galerie de Hong Kong. Une première pour Pinton.

Une nouvelle tapisserie Pinton a été dévoilée ce 4 février à la manufacture de Felletin, au sud de la Creuse. « Le vent pousse la mer », inspirée d’une oeuvre de l’artiste franco-chinois Zao Wou-Ki, mesure près de 2 mètres sur 4 et est composée de 120 couleurs différentes. Elle a nécessité mille heures de tissage de la part de trois lissières entre septembre et décembre derniers.

Une tombée de métier est toujours un événement en soi, mais celle-ci sortait particulièrement de l’ordinaire puisque cette tapisserie a été commandée par un galeriste de Hong Kong ! Une première pour la manufacture creusoise. Le projet a été lancé il y a environ douze mois, grâce à l’implantation d’une filiale de Pinton présente dans cette région de Chine depuis trois ans. « C’est l’histoire d’une rencontre » explique Arthur de Villepin, le propriétaire de la galerie, qui ne cache pas sa fierté de « participer à cette grande histoire de la tapisserie d’Aubusson, mondialement connue, à travers cette collaboration. C’est absolument fantastique« .

« Le vent pousse la mer » va rejoindre Hong Kong où elle sera donc exposée dans la galerie Villepin d’ici quelques semaines, le temps d’établir la mise en scène de cette exposition. Un pas de plus pour Pinton sur le marché asiatique, où la manufacture est de plus en plus florissante. « C’est un marché qui se développe beaucoup et on est très fier de cette filiale, concède Lucas Pinton, le PDG. Comme il n’y a pas beaucoup de succès à l’export, c’est bien de dire quand il y en a un ! On est passé de zéro à deux millions d’euros de chiffre d’affaire sur ce marché-là, ce qui est beaucoup en trois ans« .

C’est la première tapisserie que Pinton vend à Hong Kong, et ce n’est pas fini : « on va tisser un autre artiste, un des plus grands designers hong-kongais, dans l’année qui vient » confie Lucas Pinton. Et les commandes de tapis ou moquettes affluent par ailleurs, « puisqu’on est beaucoup dans le milieu de la décoration avec des architectes d’intérieurs » précise encore le PDG creusois.

Autre collaboration en préparation (via la galerie Gagosian) : celle avec une artiste japonaise, Setsuko Klossowska de Rola, invitée par la maison Pinton à la tombée de métier ce 4 février. Peintre et céramiste, elle a répondu présent, curieuse de « voir quel effet donne une tapisserie d’après une peinture. En peinture on mélange des couleurs sur la palette, mais ici c’est du tissage, ça m’intéressait aussi beaucoup de voir les mélanges de tons, et comment étaient rendues les lignes courbes. Et je suis émerveillée ! Ça m’a aussi beaucoup touchée de voir le résultat rendu par ce savoir faire traditionnel, ce long travail artisanal encore vivant. Au Japon, on y est sensible, et je serai très heureuse de travailler en rapport avec une grande tradition de France« .