Chapelle de Moïse : Saint Paul rend aveugle le faux prophète Bar-Jésus et
convertit le proconsul Sergius de Nicolas Loir (1650) avec Composition de Zao Wou-Ki
(tissage 1982). Photo YH -Droits réservés

Évènements  05.02.2025

Une tapisserie à Notre-Dame et une tombée de métier à la manufacture Pinton à Aubusson : les tapisseries d’après Zao Wou-Ki à l’honneur

Depuis la réouverture de Notre-Dame de Paris le 8 décembre 2024, les fidèles et les visiteurs de la cathédrale peuvent admirer un ensemble de tapisseries contemporaines dans les chapelles du collatéral nord.

Les travaux lancés après le violent incendie du 15 avril 2019 qui a détruit la flèche de Lassus et Viollet-le-Duc et consumé la charpente du chœur, de la nef et du transept, ont permis la restauration de la totalité de l’intérieur de la cathédrale.

Le diocèse a décidé de consacrer ces chapelles à de grandes figures masculines de l’Ancien Testament. Ces chapelles étroites mettent en regard un tableau du XVIIe siècle, principalement des Mays de Notre Dame, et une tapisserie du XXe siècle, essentiellement prêtées par le Mobilier national à Paris. 

Ces tapisseries seront prêtées pendant plusieurs années, dans l’attente des tapisseries contemporaines commandées en 2025 aux artistes Miquel Barceló et Michael Armitage.

L’ensemble de tapisseries prêté par le Mobilier national et le musée Dom Robert à Sorèze renouent ainsi avec la tradition médiévale de décorations des murs intérieurs, dont la célèbre Tenture de la Vie de la Vierge, quatorze tapisseries tissées au XVIIe siècle d’après les cartons de Philippe de Champaigne entre autres, désormais dans la cathédrale de Strasbourg, suite à leur vente au XVIIIe siècle.

Les œuvres de Hans Hartung, Zao Wou-Ki et Maria-Helena Vieira da Silva dans la salle Abstractions au Musée d’art moderne de Paris. Photo Y.H. Droits réservés

Chapelle de Noé : La Naissance de la Vierge de Louis et Matthieu Le Nain (vers 1640) avec Polynésie, le Ciel et Polynésie, La Mer de Henri Matisse (tissage 1972). Photo YH – Droits réservés

Les œuvres de Hans Hartung, Zao Wou-Ki et Maria-Helena Vieira da Silva dans la salle Abstractions au Musée d’art moderne de Paris. Photo Y.H. Droits réservés

Chapelle d’Abraham : La Conversion de saint Paul de Laurent de La Hyre (1637) avec Le Chêne de Mambré avec Giotto et Au Rex de Pierre Buraglio (tissage 1992-2019). Photo YH – Droits réservés

Parmi les tapisseries modernes exposées, qui n’ont donc pas été créées pour Notre-Dame, on peut découvrir les deux panneaux Polynésie, le Ciel et Polynésie, La Mer, tissées en 1972 d’après les papiers découpés de Henri Matisse (Chapelle de Noé), un ensemble de tapisseries de Pierre Buraglio (Chapelle d’Abraham), le magistral Suaire n° 2 de Mario Prassinos (Chapelle d’Isaïe), Composition à l’Oiseau de Georges Braque (Chapelle de Salomon). Toutes ces tapisseries sont prêtées par le Mobilier national. La tapisserie Laudes de Dom Robert (tissage 1981) présente dans la Chapelle de David est un prêt du Musée Dom Robert à Sorèze.

Les œuvres de Hans Hartung, Zao Wou-Ki et Maria-Helena Vieira da Silva dans la salle Abstractions au Musée d’art moderne de Paris. Photo Y.H. Droits réservés

Chapelle d’Isaïe : La Flagellation de saint Paul et de saint Silas de Louis Testelin (1655) avec Suaire n° 2 de Mario Prassinos (tissage 1990). Photo YH – Droits réservés

Les œuvres de Hans Hartung, Zao Wou-Ki et Maria-Helena Vieira da Silva dans la salle Abstractions au Musée d’art moderne de Paris. Photo Y.H. Droits réservés

Chapelle de Salomon: Les Prédictions du prophète Agabus à saint Paul de Louis Chéron (1687) avec Composition à l’oiseau de Georges Braque (tissage 1972). Photo YH – Droits réservés

 

Les œuvres de Hans Hartung, Zao Wou-Ki et Maria-Helena Vieira da Silva dans la salle Abstractions au Musée d’art moderne de Paris. Photo Y.H. Droits réservés

Chapelle de Moïse: Composition, tissée en 1982 par la Manufacture national des Gobelins, d’après un carton de Zao Wou-Ki. Photo YH – Droits réservés

Dans la chapelle de Moïse (la troisième en partant de l’entrée), Saint Paul rend aveugle le faux prophète de Nicolas Loir (1650) fait face à Composition, une tapisserie réalisée par la Manufacture des Gobelins en 1982, d’après un carton de Zao Wou-Ki.

Zao Wou-Ki a collaboré à plusieurs reprise avec les Manufactures nationales à partir des années 1970 : avec la Manufacture des Gobelins en 1970, 1976 et 1982 pour trois grandes tapisseries et avec la Manufacture de la Savonnerie en 1973 pour un tapis. 

Cette grande tapisserie aux bleus profonds tisse un parallèle coloré avec l’histoire de Moïse, lié à l’eau depuis qu’il a été confié au Nil dans son couffin avant d’être trouvé par la fille de Pharaon et bien évidemment au Passage de la Mer Rouge lors de la délivrance du peuple hébreu hors d’Egypte.

Hasard du calendrier, la manufacture Pinton procédait à Aubusson début février à la tombée de métier d’une tapisserie commandée par la Villepin Gallery à Hong Kong. 

Cet exemplaire 1/8, réalisé d’après l’œuvre Le Vent pousse la mer – Triptyque, peint par Zao Wou-Ki en 2004, a été créé dans les mêmes dimensions que la peinture – 194,5 x 390 cm.

Les œuvres de Hans Hartung, Zao Wou-Ki et Maria-Helena Vieira da Silva dans la salle Abstractions au Musée d’art moderne de Paris. Photo Y.H. Droits réservés

La tapisserie réalisée par la Manufacture Pinton d’après Le Vent pousse la mer de Zao Wou-Ki, dévoilée après la tombée de métier, février 2025. Photo YH – Droits réservés

Cette tapisserie a demandé 1 000 heures de tissage entre septembre et décembre 2024 à trois lissières de la manufacture – Julie Frémondière, Julie Barbaud et Sarah Chrétien – sous la supervision de la cheffe d’atelier Jocelyne Houlbrecque. 

La retranscription chromatique de la cartonnière Daniela Da Silva a nécessité l’utilisation d’un chapelet de 120 couleurs pour restituer les variations chromatiques de la peinture. 

Ultime clin d’œil, la Manufacture Pinton travaillera également sur les créations contemporaines commandées pour la cathédrale Notre-Dame de Paris. 

Les œuvres de Hans Hartung, Zao Wou-Ki et Maria-Helena Vieira da Silva dans la salle Abstractions au Musée d’art moderne de Paris. Photo Y.H. Droits réservés
Les œuvres de Hans Hartung, Zao Wou-Ki et Maria-Helena Vieira da Silva dans la salle Abstractions au Musée d’art moderne de Paris. Photo Y.H. Droits réservés

Détail de la numérotation de la tapisserie lors de la tombée de métier et détail de la barque sur les flots. Photo YH – Droits réservés