Exposition passée  27.09.2022 - 05.03.2023

Présentations d’œuvres issues des donations – Automne 2022 – Printemps 2023

Du 04 juin au 30 décembre 2022, le Musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun présente une nouvelle exposition temporaire intitulée Collections du musée : Cobra et abstraction lyrique. Suivant sa volonté de prolonger la thématique abordée dans l’exposition Vibrations de la nature, consacrée au peintre abstrait Pierre Wemaëre (1913-2010), le musée présente un parcours dédié aux mouvements des avant-gardes, mettant en valeur le fond de l’atelier Jean Pons, acquis en 2011, et la collection de Zao Wou-Ki, offerte en intégralité par son épouse Françoise Marquet-Zao en 2015. 

Fondé à la fin des années 1940 à Paris, le mouvement CoBrA aspire à un langage plastique renouvelé, libéré des normes et des conventions, revendiquant la spontanéité du geste et l’expression des émotions. Prônant l’expérimentation des matières et des formes, CoBrA est, avec l’abstraction lyrique, l’un des mouvements d’avant-garde les plus importants du Paris d’après-guerre. À travers des œuvres choisies dans les riches fonds de leur collection, le musée d’Issoudun présente ainsi dans son nouveau parcours Pierre Alechinsky, Asger Jorn, Alfred Manessier, ou encore Wols. Deux œuvres de Zao Wou-Ki – dépôt d’une collection privée au musée d’Issoudun – sont également présentées au sein de ce parcours, dans la salle consacrée à l’abstraction lyrique. Aux côtés de Joan Mitchell, Jean-Paul Riopelle ou encore Henri Michaux, Zao Wou-Ki se retrouve exposé avec ses amis, avec qui il partageait un sentiment d’admiration réciproque. 

Musée national d’art moderne - Salles 26 et 29 : Zao Wou-Ki et Frédéric Benrath. Droits réservés

Salle de l’abstraction lyrique au musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun. Photo MHSR. Droits réservés

En 2016, soit une année après la donation de Françoise Marquet, le musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun avait déjà réalisé une exposition consacrée à la collection de Zao Wou-Ki. Intitulée Zao Wou-Ki collectionneur, celle-ci était accompagnée d’un ouvrage majeur sur l’étude de cet ensemble. Cette nouvelle exposition permet ainsi de mettre en évidence l’importance et la qualité des œuvres de la collection de Zao Wou-Ki, qui reflète les passions, les rencontres et les amitiés d’une vie.

Couronnant près de soixante-dix ans d’acquisitions, le Musée Cernuschi à Paris présente pour la première fois, du 21 octobre 2022 au 05 mars 2023, une exposition exclusivement consacrée à ses collections de peintures chinoises à l’encre modernes et contemporaines. Intitulée L’encre en mouvement. Une histoire de la peinture chinoise au XXème siècle, celle-ci explore la manière dont cette peinture traditionnelle a évolué tout au long du XXème siècle, en écho aux profondes mutations qui bouleversent la Chine de cette époque.

Musée national d’art moderne - Salle 26 : Jean Fautrier, Germaine Richier, Francis Bacon et Zao Wou-Ki. Droits réservés

Salle de l’exposition d’encres du musée Cernuschi à Paris : Zhang Daqian, Fu Baoshi, Yue Feian. Photo YH. Droits réservés

Partant des « Sources primitives du trait » jusqu’aux « Nouvelles avant-gardes », le parcours se développe en huit thématiques et comprend plus d’une trentaine d’artistes. Ponctuée d’archives filmées qui révèlent les enjeux gestuels de cette technique, l’exposition met l’accent sur les changements opérés au XXème siècle par la rencontre de la peinture à l’huile ou de la photographie et par les échanges culturels qui mènent à questionner et redéfinir la peinture nationale, tant au niveau artistique que politique. Sont alors présentées les grandes figures de l’encre, tels que Zhang Daqian, Walasse Ting ou Zao Wou-Ki, de même que des peintres contemporains et actifs en Chine comme Qi Baishi ou Fu Baoshi.

C’est au sein du chapitre « Vers l’abstraction » que sont présentées les deux encres de Zao Wou-Ki (Sans titre, 1972, 62,8 x 66,5 cm et Sans titre, 1989, 104 x 107,2 cm, dons de Françoise Marquet en 2016), aux côtés des œuvres de Chu Teh Chun, Wu Guanzhong ou encore Walasse Ting. Par les profondes mutations qui caractérisent son œuvre suite à la rencontre de l’art européen et américain, Zao Wou-Ki incarne parfaitement l’apport de ces échanges culturels et intergénérationnels que le musée souhaite mettre en évidence. 

Musée national d’art moderne - Salle 29 : Zao Wou-Ki et Pierre Soulages. Droits réservés

Salle 7 de l’exposition d’encres du musée Cernuschi à Paris : deux encres de Chine de Zao Wou-Ki, une encre de Chine de Walasse Ting. Photo YH. Droits réservés

La présence de Zao Wou-Ki au sein du Musée Cernuschi reflète une importance particulière pour la Fondation. En effet, en 1946, alors qu’il est encore en Chine, une sélection d’une vingtaine de ses œuvres y est présentée sous l’initiative de Vadime Elisseeff, alors attaché culturel de l’Ambassade de France en Chine. Soixante-dix ans plus tard, avec la donation de Françoise Marquet en 2016, le musée reçoit la collection d’objets des époques Shang à Qing de Zao Wou-Ki, de même que des œuvres d’artistes chinois lui ayant également appartenues. L’exposition de son encre au sein de cet accrochage temporaire permet ainsi de mettre en évidence le lien spécial qui unit Zao Wou-Ki et le Musée Cernuschi, et de révéler en outre l’apport majeur de son œuvre dans l’évolution de la peinture chinoise contemporaine.

Musée d’art moderne : salle Langlois-Meurine (Fontana, Bergman, Noël, Degottex, Zao, Reigl et César). Droits réservés

Dernière salle de l’exposition du musée Cernuschi à Paris : vue sur une des encres de Chine de Zao Wou-Ki, les encre de révolutionnaires de l’époque de Mao et une vidéo de Walasse Ting peignant. Photo YH. Droits réservés

Le British Museum présente une nouvelle exposition temporaire du 27 octobre 2022 au 17 septembre 2023 intitulée « Artists Making Books. Poetry to Politics ». Montrée dans la Galerie du Monde Islamique de la Fondation Albukary, qui présente des objets et des œuvres d’art du 17ème siècle à nos jours dans le monde islamique (de l’Afrique de l’Ouest à l’Asie du Sud-Est), cette exposition vise à démontrer l’histoire particulière des artistes explorant le médium du livre.

Vitrine de l’exposition « Artists Making Books » au British Museum à Londres. Photo Yu-Ping Luk. Droits réservés

Vitrine de l’exposition « Artists Making Books » au British Museum à Londres. Photo Yu-Ping Luk. Droits réservés

Les artistes du 20ème siècle se sont en effet appropriés la forme du livre, modifiant son apparence, sa taille, voire son processus d’édition. Se transformant en une forme d’expression nouvelle, il est devenu un point de rencontre pour les artistes plasticiens et les poètes. Au sein de ce parcours se trouvent alors exposées des œuvres tels que La Souris de Shafic Abboud (1954, achat 2015), Every Day, un livre d’artiste de Kareem Risan (2005, achat en 2006), ou encore deux ouvrages offerts par Françoise Marquet-Zao en 2021 : Le Livre réfléchi, écrit par Pierre Lecuire et illustré par Zao Wou-Ki (1987) ; et Vingt-quatre premiers sonnets de Shakespeare, traduits par Yves Bonnefoy et illustrés par Zao Wou-Ki (1994).

Le Livre réfléchi de Pierre Lecuire, illustré par Zao Wou-Ki dans l’exposition « Artists Making Books » au British Museum à Londres. Photo Yu-Ping Luk. Droits réservés

Le Livre réfléchi de Pierre Lecuire, illustré par Zao Wou-Ki dans l’exposition « Artists Making Books » au British Museum à Londres. Photo Yu-Ping Luk. Droits réservés

Ayant noué des amitiés intimes et durables avec des poètes et des écrivains (Henri Michaux, André Malraux, François Cheng) et étant lui-même un lecteur assidu, Zao Wou-Ki a collaboré à la création de livre dès ses premières années à Paris. Cela lui a permis non seulement d’explorer de nouvelles techniques, comme la lithographie ou la gravure, mais également de rencontrer de nombreux acteurs de la scène artistique française, son travail s’intégrant de fait parfaitement dans l’objectif d’échange culturel promu par la présente exposition.