Exposition passée Du 17 juin au 30 décembre 2023
« Zao Wou-Ki – Plage de papier. L’œuvre gravé et imprimé (1949-2008). Donation Françoise Marquet-Zao » au musée de l’Hospice Saint-Roch, Issoudun
353 estampes de Zao Wou-Ki et 27 ouvrages de bibliophilie ont rejoint en décembre dernier la collection du musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun, renforçant encore le lien entre l’artiste et Issoudun. Ces œuvres, offertes par Françoise Marquet-Zao, font suite au don d’une encre de Chine par Zao Wou-Ki après l’exposition de 2008, puis de l’importante donation, déjà par Françoise Marquet-Zao, de la collection personnelle de l’artiste, composée de 90 œuvres de ses amis.
Ces œuvres viennent enrichir le fonds d’estampes du musée. Répondant à l’engagement de l’Hospice Saint-Roch pour les arts graphiques, cette nouvelle donation fait l’objet d’une exposition qui se tient du 17 juin au 30 décembre 2023 à Issoudun.
Vue de l’exposition de la donation au musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun. Droits réservés
Cet ensemble rétrospectif couvre toute la production d’estampes de l’artiste : des premières gravures et lithographies figuratives de 1949 alors qu’il arrive à Paris et découvre ces techniques dans les ateliers de Desjobert et avec ses amis Henri Goetz et Johnny Friedlander, jusqu’aux dernières planches éditées dans les années 2000.
Cet ensemble homogène, reflet de ses recherches picturales, montre également l’évolution de son travail où la couleur et le geste occupent une place centrale. Choisies au sein de la donation, 170 estampes sont exposées sur les cimaises du musée de l’Hospice Saint-Roch, permettant d’appréhender pleinement son parcours.
Vue de l’exposition de la donation au musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun. Droits réservés
Une des salles est consacrée à la technique de l’estampe et à ses différentes étapes de réalisation : la donation comprend en effet des planches de décomposition, des essais chromatiques et des plaques de gravure qui permettent de mettre en évidence la richesse et la difficulté des techniques de la lithographie et de la gravure, que Zao Wou-Ki maîtrisait pleinement. Ces épreuves révèlent en effet l’exigence et la détermination de l’artiste qui, comme dans ses peintures, reprenait plusieurs fois ses estampes, jusqu’à faire parfois six, voire huit passages de couleurs pour obtenir l’œuvre espérée.
Vue de la salle du cabinet d’art graphique montrant les plaques de gravures, les essais de couleurs et les décompositions des estampes de Zao Wou-Ki. Droits réservés
L’estampe était également le moyen pour Zao Wou-Ki de rencontrer et de garder contact avec des poètes et écrivains, avec qui il collabore à de nombreuses reprises pour des ouvrages de bibliophilie. La rencontre avec Henri Michaux en 1949 est décisive : elle fonde une amitié profonde et modifie la carrière de l’artiste. On peut également citer sa profonde amitié avec René Char ou encore Claude Roy. Son intérêt marqué pour la poésie et la littérature le mène à illustrer plus d’une cinquantaine d’ouvrages, ne refusant jamais un projet même avec de jeunes auteurs.
Vue de la salle du cabinet d’art graphique montrant les plaques de gravures, les essais de couleurs et les décompositions des estampes de Zao Wou-Ki. Droits réservés
Malgré son succès en tant que peintre, Zao Wou-Ki ne délaisse pas pour autant l’estampe, qui reflète son évolution picturale. Il s’y adonne régulièrement, et n’arrête de graver ses plaques qu’en 2000, contraint par l’âge et la dangerosité des produits chimiques.
Exceptionnelles par leur maîtrise technique et leurs couleurs, les œuvres présentées au sein de cette donation occupent une place centrale dans le parcours artistique de Zao Wou-Ki, et retrouvent ici leur place de choix.
Vue de la salle du cabinet d’art graphique montrant les plaques de gravures, les essais de couleurs et les décompositions des estampes de Zao Wou-Ki. Droits réservés