Ouvert sur un grand jardin, lui-même lieu d’expositions temporaires, la Dixon Gallery se prête particulièrement bien aux réalisations tardives de Zao Wou-Ki. En effet, alors qu’il a peint toute sa vie dans l’espace protégé de son atelier, sans modèles et volontairement coupé de tout regard extérieur, Zao Wou-Ki réalise à partir du milieu des années 2000 ses aquarelles en plein air, dans les jardins de la Lanterne à Versailles, à Ibiza, Saint-Tropez, dans son jardin parisien ou face à des fleurs coupées. Peignant avec une liberté renouvelée, il se consacre à la couleur, à la lumière et aux jeux de transparence que lui permet la dilution de l’aquarelle. Ce geste technique lui rappelle sans doute celui de l’encre de Chine, dont certaines sont également exposées à la Dixon Gallery. Prenant des fleurs ou des paysages comme source d’inspiration, Zao Wou-Ki ne délaisse pas pour autant l’abstraction, mélangeant les couleurs et les formes dans des œuvres lumineuses et colorées qui retrouvent l’essence même de la nature.