Press 01.10.20
La Revue de la Céramique et du Verre n° 234, Portfolio « Trésors du Musée Cernuschi »
The Ceramic and Glass Review celebrates the Ceramic Treasures of the Cernuschi Museum and dedicates a special focus on two of Zao Wou-Ki’s bowls that he created around 1954 and which are part of the donation made by his wife, Françoise Marquet-Zao, to the Cernuschi Museum in 2016.
Zao Wou-Ki. De la pensée au geste
Bien que l’œuvre picturale de Zao Wou-Ki soit plus connue du grand public, la céramique a
exercé chez lui un attrait constant tout au long de sa carrière. Le service Diane peint en 1970
pour Sèvres puis son passage aux ateliers Bernardaud en 2005-2006 où il réalise le décor
d’une trentaine de pièces sont deux de ses collaborations les plus documentées.
En revanche, ces deux bols créés aux environs de 1954 se différencient de la production
postérieure de l’artiste par leur apparente sobriété. La finesse de la pâte et des lignes présente
quelques irrégularités de forme qui attestent d’une fabrication certes artisanale, mais sans
doute étrangère à sa main. En revanche, le travail sur ces surfaces est caractéristique de sa
peinture et de sa gravure à la même période. L’engobe appliqué au pinceau sur le pourtour des
bols, effacé ou incisé à plusieurs endroits, laisse affleurer des groupes de signes dérivés des
anciennes écritures chinoises du royaume Shang (âge de bronze, XVI-XIe s. avant J.-C.) et
s’apparente à celles contenues dans une de ses huiles intitulée Vent (datée de décembre 1954).
Comme sur cette toile, le jeu d’inscriptions abstraites évoque métaphoriquement les vieux
documents soumis aux affres du temps qui passe et révèle l’importance de la tradition de
l’écrit en Chine. Les effets de couverte et de couleur ne sont pas sans rappeler également les
bols d’époques Song ou Yuan, dont Zao Wou-Ki fut un fervent admirateur. Le choix de ce
médium a permis au peintre de lier deux arts chinois, l’écriture et la céramique, mais, grâce à
son interprétation libre et intuitive, sans esquisses préalables, il reste fidèle aux principes de
l’École de Paris.
exercé chez lui un attrait constant tout au long de sa carrière. Le service Diane peint en 1970
pour Sèvres puis son passage aux ateliers Bernardaud en 2005-2006 où il réalise le décor
d’une trentaine de pièces sont deux de ses collaborations les plus documentées.
En revanche, ces deux bols créés aux environs de 1954 se différencient de la production
postérieure de l’artiste par leur apparente sobriété. La finesse de la pâte et des lignes présente
quelques irrégularités de forme qui attestent d’une fabrication certes artisanale, mais sans
doute étrangère à sa main. En revanche, le travail sur ces surfaces est caractéristique de sa
peinture et de sa gravure à la même période. L’engobe appliqué au pinceau sur le pourtour des
bols, effacé ou incisé à plusieurs endroits, laisse affleurer des groupes de signes dérivés des
anciennes écritures chinoises du royaume Shang (âge de bronze, XVI-XIe s. avant J.-C.) et
s’apparente à celles contenues dans une de ses huiles intitulée Vent (datée de décembre 1954).
Comme sur cette toile, le jeu d’inscriptions abstraites évoque métaphoriquement les vieux
documents soumis aux affres du temps qui passe et révèle l’importance de la tradition de
l’écrit en Chine. Les effets de couverte et de couleur ne sont pas sans rappeler également les
bols d’époques Song ou Yuan, dont Zao Wou-Ki fut un fervent admirateur. Le choix de ce
médium a permis au peintre de lier deux arts chinois, l’écriture et la céramique, mais, grâce à
son interprétation libre et intuitive, sans esquisses préalables, il reste fidèle aux principes de
l’École de Paris.
Bol, vers 1954, peinture sur céramique,
7 x 13cm. Ancienne collection Zao Wou-Ki.
Musée Cernuschi, Paris
Photo Antoine Mercier. Droits réservés
7 x 13cm. Ancienne collection Zao Wou-Ki.
Musée Cernuschi, Paris
Photo Antoine Mercier. Droits réservés
Bol, vers 1954, peinture sur céramique,
8,5 x 10 cm. Ancienne collection Zao Wou-Ki.
Paris Musées/Musée Cernuschi
Photo Antoine Mercier. Droits réservés
8,5 x 10 cm. Ancienne collection Zao Wou-Ki.
Paris Musées/Musée Cernuschi
Photo Antoine Mercier. Droits réservés
Zao Wou-Ki (1920 – 2013) est né à Pékin dans une famille qui remonte à la dynastie Song.
Diplômé de l’École des beaux-arts de Hangzhou en 1941, il émigre en France en 1948 où il
fréquente l’Académie de la Grande Chaumière et devient un familier de la faune artistique de
Montparnasse.
Rattaché à la Nouvelle École de Paris dans les années 1950, puis à l’abstraction lyrique, il
s’exprime aussi bien dans la peinture, la gravure, la lithographie que dans la céramique – il
réalise un immense panneau de 13 mètres de longueur pour une station de métro à Lisbonne –
ou le verre – il crée 14 vitraux pour le réfectoire du prieuré de Saint-Cosme en 2010.
Diplômé de l’École des beaux-arts de Hangzhou en 1941, il émigre en France en 1948 où il
fréquente l’Académie de la Grande Chaumière et devient un familier de la faune artistique de
Montparnasse.
Rattaché à la Nouvelle École de Paris dans les années 1950, puis à l’abstraction lyrique, il
s’exprime aussi bien dans la peinture, la gravure, la lithographie que dans la céramique – il
réalise un immense panneau de 13 mètres de longueur pour une station de métro à Lisbonne –
ou le verre – il crée 14 vitraux pour le réfectoire du prieuré de Saint-Cosme en 2010.